Sur les murs gris d'un vieil immeuble, pousse hardiment un arbre aux racines généreuses; seul signe du vivant sur un bâtiment abandonné aux portes closes. On est à Saint-André en plein centre-ville près du parking de l'église.
Cet arbre qui s'obstine à se déployer sur du béton, me fait penser au poème de Joëlle Ecormier, extrait de son livre Séves, illustré de photos de F.L Athénas.
La reconquête
Il arrive que les arbres grimpent aux maisons.
Ils attendent pour cela que les gens soient partis depuis assez longtemps,
Ils gardent les maisons pour le cas où les gens changeraient d'avis.
Ils ont leur temps, les arbres....
Quand ils sont bien installés, ils tiennent les murs bien serrés.
De temps à autre pour ne pas trop changer les habitudes
ils font un peu la conversation.
S'il le faut, ils invitent le vent du soir.
C'est le soir que les murs abandonnés sont le plus tristes.
À cause du souvenir des lampes allumées derrière les fenêtres.
Ils s'occupent aussi de faire un peu d'ombrage c'est mieux qu'un toit....
Quand c'est nécessaire, ils remplacent les poutres mortes,
Refont un peu les sols,
Choisissent des tapis tendres, mettent du vivant là où pousse l'oubli..
Et du toit fantôme des maisons, ils montent la garde...
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